SAO MIGUEL

La traversée vers São Miguel s’est bien passée. Des orages nous ont tourné autour, sans jamais nous atteindre. Cela a eu pour conséquence de faire varier les vents en force et en direction, sans jamais trop forcir.
Juste de quoi de nous faire manœuvrer pour ne pas s’ennuyer.
Une journée bien remplie, accompagnés par les dauphins, une fois de plus.


Nous accostons dans une marina quasiment vide. Le ponton que nous choisissons a dû être colonisé par les goélands, il est plein de reliefs de repas (ossements) et de fiente ; il faut commencer par faire le ménage.


Le lendemain, c’est au tour de Lionel et de Françoise. Ils ont eu la plus belle traversée depuis leur départ de l’île aux Moines. Soleil et mer calme leur ont permit de se détendre sur la plage avant, « doigts de pieds en éventail ».





Nous explorons la ville de Ponta Delgada. Les Portugais conservent magnifiquement leur patrimoine architectural, à quelques exceptions près. Cette bâtisse va être détruite pour faire place à un hôtel dernier cri.


Les rues des Açores sont pavées en basalte noir, les trottoirs décorés de frises différentes suivant les quartiers.




Les églises ont toujours aussi somptueuses, avec leurs ors et leurs décoration en trompe l’œil.





Une fois de plus, nous louons une voiture pour partir à la découverte de l’île.
Lionel suggère de commencer par le Lagoa do Fogo, perché dans la montagne, accroché aux nuages. La météo devrait nous permettre de le voir.
Nous montons dans le brouillard, de plus en plus épais. « C’est là, par beau temps c’est magnifique » nous dit Lionel…


Mais, comme il n’y a de la veine que pour la racaille, le voile se déchire et nous laisse apercevoir un merveilleux décor.


Le ciel s’éclaircit complètement, et nous découvrons un panorama magnifique. Quelques jours plus tard, Régis, arrivé quelques jours après nous, n’aura pas cette chance, fera la montée en scooter dans le nuage et le blizzard pour ne rien voir.





Nous continuons notre visite par la côte Nord On nous a fortement déconseillé le village de Rabo de Peixe ; c’est une raison suffisante pour y passer. C’est un port de pêche, apparemment très pauvre, où les maisons ne sont pas aussi bien entretenues que sur le reste de l’île. Nous nous engageons sur la route du port de pêche et sommes rapidement bloqués par des pêcheurs qui ravaudent leurs filets sur la route. Pour la première fois depuis notre départ, personne ne répond à nos sourires ni à nos signes. Un regard hostile est notre seule réponse. Nous faisons demi-tour pour découvrir le reste de la ville.

Quelle n’est pas notre surprise, en voyant depuis la plce de l’église, une petite marina contigue au port de pêche. Elle ne figure sur aucun document officiel distribué par le gouvernement des Açores aux touristes. Elle est totalement vide, semble abandonnée aux seuls goélands qui la tapissent de gwéno. Tout semble opérationnel, il y a même une grue pour sortir les bateaux.


La visite continue par la ville et le lac de Fournas. Nous sommes à l’intérieur d’un cratère. Un magnifique jardin a été planté au siècle dernier par un riche amateur éclairé ; le désordre y est savamment organisé. C’est une oasis, avec en son centre, un bassin qui recueille les sources chaudes. On peut s’y baigner dans une eau qui tourne autour de 40°!

Une rivière traverse le parc, offrant l’hospitalité aux canards, cygnes et autres oies.

Le lac de Fournas offre un paysage encore différent. Certains arbres ont été abattus lors d’un concours de bucherons. Certaines souches ont été ensuite sculptées , à la tronçonneuse !


Les troncs ont également été transformés en bancs.




Paysages autour du lac







Un centre de recherche et d’étude sur l’environnement y a été créé. Le lac a subi pendant de nombreuses années une pollution due à l’élevage semi-intensif des bovins. Il était appeler à disparaître, comme paraît-il pratiquement tous les lacs.
Ce laboratoire mondialement reconnu œuvre à la réhabilitation du lac, en rachetant les terres agricoles qui le bordent, en replantant des espèces endémiques. D’ici quelques décennies, le lac pourrait être sauvé et retrouver sa limpidité d’origine.



Les caldeiras sont une particularité de l’endroit. Il s’agit d’émission naturelle de gaz très chauds. C’est parfois utilisé en géothermie pour fabriquer de l’électricité, pour chauffer des serres d’ananas, ou comme ici pour amuser les touristes en y cuisinant un ragout typique.
Des puits calibrés canalisent la chaleur.

On y introduit les marmites et on recouvre le tout de terre. On laisse mijoter.

Et on emporte les marmites pour les déguster.


Vila Franca do Campo est un petit joli port de pêche de la côte sud. Les barques y sont décorées suivant la coutume locale. Un magnifique Jésus orne la proue pour convaincre Neptune d’être clément.


Une flotte de périssoires joliment peintes permet de rejoindre l’Ilheu de Vila Franca, distant de quelques centaines de mètres, constitué d’un cône de cratère.





Et omniprésents sur l’île, les hortensias.


En bosquets,


En haies,


En clôtures….



Et des lacs



Le lac des Sete Cidades est un haut-lieu touristique de São-Miguel. Constitué principalement par le lac bleu et le lac vert, sa fréquentation abondante nous a quelque peu effrayés.


Un village est installé sur ses rives.











Nous expérimentons un nouveau moyen de transport : Le kayak ; Lionel nous a prêté le sien pour nous convaincre des avantages de ce type d’annexe. Avec un peu d’entrainement, pourquoi pas ?



Autre moyen de transport citadin : le tricycle motorisé à benne. Il s’agit d’une espèce de vieille Flandria (ceux qui ont eu 15 ans dans les seventies connaitront) attelée à une benne dans laquelle on transporte les produits du jardin, les sacs de ciment, ou ses enfants ou sa petite amie !
Une version plus « riche » existe. Le pickup 4x4, très en vogue, autorise des charges plus élevées. Ainsi a-t-on vu des véhicules arborant une pancarte « transport d’animaux » chargés de toute la progéniture.




A bord, la vie continue, pour nous, pas pour les poissons sur lesquels Cathy s’acharne.


Et les poissons du marché, pour le spectacle.

Et le plaisir des yeux.


Mais parfois le produit de la pêche n’est pas à la hauteur de ses espérances.
Celui-ci ne finira pas dans nos assiettes.


Autour de nous, ça bouge. Alexandre et Nelly nous quittent, direction la France. Alexandre est parti depuis plusieurs mois du Pays de Galles avec l’intention d’aller faire du surf au Cap vert. Il s’est arrêté au Maroc et revient avec femme, chat et… enfant (bientôt).




Un repas de fête sur Chimère, Lionel aux fourneaux. Que les mauvaises langues comprennent bien qu’un bateau en bois brûle moins facilement que le même en polyester ! (bananes de São-Miguel flambées au rhum).



Quand notre tortue apparait sur la jetée du port, c’est que l’on songe au départ.




Chut, Régis travaille



Chimère aussi.



Les fêtes saisonnières battent leur plein ; le groupe de percussion municipal s’entraîne sur le port. Ce sont en majorité des filles. Il est agréable de les voir, appliqués, suivant les instructions de leur « chef ». Jamais un éclat de voix, tous très attentifs, ça laisse rêveuse plus d’une enseignante.


Nous avons fait la connaissance de John ,notre voisin Irlandais. Après l’avoir aidé à bricoler en tête de son mât, nous prenons l’apéritif à bord puis allons découvrir la « gastronomie » açoréenne : le festival gourmet s’est installé sur la place principale, avec ses barbecues et nous goûtons aux grillades et fromages accompagnés de vin local ; tout ça, dans une ambiance très festive.



Pas facile, la photo de groupe ; on a réussi à attraper Françoise, Lionel, John, et Régis.

Nous recevons nos amis à bord, ce soir. Ils sont tous venus, "même Régis le fils maudit!". Il a reculé son départ d'un jour pour être avec nous. Soirée mémorable autour de plats "maison", 4 h aux fourneaux, par 28° à l'intérieur.... Mais tout le monde est heureux, la nuit nous enveloppe, portant nos fous-rires au loin.


le lendemain midi, les mouchoirs s'agitent sur le ponton. Nos routes se séparent.




Régis continue vers Terceira où sa fille doit le rejoindre. Lionel attend son nouvel équipage pour le retour, et nous, envisageons aussi le retour.


Vue sur Ponta Delgada